Arabie Saoudite, Egypte, Emirats Arabes Unis, Jordanie, Tunisie, Syrie, Bahreïn, Autriche, Russie, Israël ont par exemple interdit les Frères musulmans aux motifs que cette association est considérée comme une organisation terroriste. Il est difficile pour nombre d’entre eux d’y voir de l’islamophobie mais bien plutôt une prise de conscience des dangers que représentaient cette confrérie pour un ordre établi qu’il soit démocratique ou non.
D’autres pays comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni surveillent cette association en s’interrogeant régulièrement sur l’opportunité de l’interdire. Cette position traduit une difficulté à manier les concepts de liberté d’expression, de tolérance, de censure ou de protection des libertés individuelles et de l’Etat de droit. Dans ce concert des nations la France est dans une position ambigüe du fait de l’importance de sa communauté musulmane comptant plus de 5 millions de personnes. Comment dès lors condamner une confrérie sans donner le sentiment de faire un amalgame et de vilipender une communauté dans sa totalité.
Cette équation n’est pas simple. Les Frères musulmans ont bénéficié de la bienveillance de Nicolas Sarkozy qui pensait pouvoir organiser l’Islam en France, comme Napoléon avait su le faire avec le judaïsme.
N’est pas Napoléon qui veut, surtout en ignorant les fondements essentiels de l’Islam à savoir être une religion visant à judiciariser la société selon ses principes religieux. La dissimulation de ses intentions, la corruption d’élites, le noyautage de quartiers, l’importance donnée à l’enseignement pour ne pas dire l’endoctrinement de la jeunesse, sont autant d’armes et de relais utilisés par les Frères musulmans et accessoirement la famille Ramadan qui en est à la tête.
Le charme onctueux et le verbe professoral d’un porte-parole ne doivent jamais faire oublier que derrière l’arbre de l’apparence urbaine se cache une forêt d’intentions qui le sont moins, en tout cas selon la conception française de la société civilisée à savoir démocratique et fondée sur un Etat de droit.
Près de 90 000 adhérents en France et plus de 65 000 mineurs inscrits dans les écoles coraniques forment une menace potentielle et existentielle pour notre société. Il suffit de se rappeler l’aisance et la rapidité avec laquelle il est possible d’endoctriner et d’amener au terrorisme des esprits malléables pour être raisonnablement inquiété.
Le rapport rédigé par deux fonctionnaires du renseignement est remis au ministre de l’Intérieur et déchire de ce point de vue le voile qui masquait pour beaucoup la réalité des intentions d’un mouvement qui vise à fédérer l’ensemble des musulmans de France, à imposer la loi islamique en lieu et place de notre droit à l’ensemble de la population en un mot à soumettre un pays à ses vues. On ne peut qu’en conseiller la lecture. Cette dernière a été jugée suffisamment édifiante pour que le gouvernement et la présidence décide de convoquer un conseil de défense en vue d’analyser ce qui apparait clairement comme une menace.
La Taqîya conseillée par le Coran dans le cadre du Djihad est l’attitude qui consiste à masquer ses intentions pour tromper son ennemi. Les Frères musulmans en sont devenus maîtres bénéficiant de l’appui de partis politiques comme LFI ou d’organisations qui, au nom d’une prétendue défense des droits de l’Homme ou de lutte contre le racisme ou la discrimination, se mobilisent contre tout ce qui pourrait s’apparenter à une volonté de dénigrer l’Islam. Ces beaux esprits semblent oublier toute mesure et se perdent dans des raisonnements où se mêlent le clientélisme politique, la volonté d’exister dans le débat public et un mélange de crédulité ou de bêtise quant à ce que sont les réels buts poursuivis par les Frères musulmans.
La volonté de cette confrérie de préempter l’éducation, la bienfaisance, le secours aux démunis participe d’un processus d’influence à bas bruit. C’est la façon la plus efficace de se constituer un réseau d’affidés redevables. Les tolérances dont les Frères musulmans ont pu bénéficier dans de nombreuses villes au nom d’un maintien d’une paix sociale ne sont pas exemptes de petits arrangements y compris financiers au moment d’élections. Depuis toujours tous les Faust qui ont vendu leur âme au Diable ont pensé pouvoir tromper ce dernier.
Au moment où ces lignes sont écrites il est encore difficile de prévoir ce que sera la position de la France. La seule possible doit être l’interdiction pure et simple de cette confrérie. Maintenant une telle mesure n’aura de sens que si des précautions sont prises pour s’assurer que les relais de cette confrérie soient démantelés eux aussi. Cela sera certainement le plus compliqué, des pays comme l’Iran ou le Qatar financent directement ou via des associations locales cette confrérie dont l’implantation locale rend plus compliquée la neutralisation.
Avec un peu de chance nous serons fixés rapidement.
Nicolas LEREGLE
Directeur de la rédaction