La sécurité publique c’est aussi du politique

9 mai 2025 | Éditoriaux

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La sécurité publique c’est aussi du politique

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Si depuis quelques années des doutes pouvaient être formulés sur le parti de Jean-Luc Mélenchon voire Jean-Luc Mélenchon lui-même, aujourd’hui ceux-ci ne sont plus de mises.

Au Nicaragua le couple aux commandes formé de Daniel Ortega et de sa compagne Rosario Murillo doit assurément être le modèle choyé de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou. Ils ne sont pas les seuls au demeurant, Eric Zemmour et Sarah Knafo mélangent eux aussi vie politique et vie de couple.

Tout cela prêterait à sourire tant, en France, nous sommes habitués au Sexus Politicus (Christophe Deloire et Christophe Dubois – 2006 – ed Babelio). Mais là se dessine, à nouveau, une tendance malsaine qui verrait le chef de parti trop influencé par sa compagne au point de ressembler à un Louis XIV ou Louis XV dont les maitresses étaient des souveraines putatives.

La sortie récente de l’ouvrage « La Meute » de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou décrivant le fonctionnement de LFI et de son dirigeant doit permettre de réfléchir et de s’interroger sur le rapport que ce parti entretient avec la démocratie.

Il est souvent rappelé que le chien ressemble à son maître, LFI ressemble parfaitement à l’image renvoyée par son dirigeant. Et cette image est inquiétante. Depuis des mois ce parti s’ingénie à rentrer dans une démarche de chaos organisé dont il souhaiterait en être le deus ex machina pour ensuite tirer les marrons d’un feu qu’il aura attisé.

Cette approche qui doit beaucoup au trotsko-lambertisme inhérent à la pensée « mélenchonienne » vise à créer suffisamment de déséquilibres dans la société pour pousser les électeurs de celle-ci dans le précipice de l’extrémisme voire de l’opposition civile violente. On peut penser que « la technique du coup d’état » de Curzio Malaparte doit être le livre de chevet de quelqu’un qui sait qu’un processus démocratique et apaisé ne le portera jamais au pouvoir. Le sandinisme d’Ortega ou le bolivarisme de Maduro ne sont pas des références comprises en France si ce n’est pas un dirigeant politique qui y voit une façon de conquérir et de se maintenir au pouvoir.

LFI est antisémite elle l’a montré au cours des mois derniers, mais ne nous trompons pas elle serait aussi prête à être xénophobe ou islamophobe si cela pouvait servir sa cause.

Pour le moment l’électorat de confession musulmane est ciblé, mais il y a encore quelques années le voile des femmes aujourd’hui accepté était férocement combattu par le même Mélenchon qui y voyait une insupportable atteinte à la laïcité. Mais aujourd’hui les cinq millions de musulmans pèsent plus que les 500.000 juifs qui deviennent quantité négligeable. Alors LFI absout le Hamas, prône la suppression de la Gendarmerie nationale et considèrent avec bienveillance de nombreuses dictatures ou autocraties telles que la Chine de Xi, la Russie de Poutine, la Syrie de Bachar et tant d’autres en faisant fi de leur opposition démocratique.

Au moment de son baptême Clovis s’est vu interpeller par Saint Rémy avec cette apostrophe « adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré » on ne peut mieux définir la vision de LFI et de son hydre dirigeante.

Parmi les fondements de la sécurité publique il y a le respect et l’acceptation par les dirigeants politiques du pacte social qui fonde notre démocratie. Très clairement la LFI de Jean-Luc Mélenchon renie cette évidence au profit d’une approche sectaire qui n’est pas sans rappeler celle des partis populistes des années 30.

Alors oui si un parti ressemble à son dirigeant, si le parti fonctionne comme une secte vouant un culte de la personnalité à son chef, ceci présage de ce que pourrait être sa gouvernance d’un pays et on ne peut que craindre que LFI impose un Etat de non-droit comme l’ont fait avant lui nazi, fasciste, populiste et communiste.

La sécurité publique passe parfois par le rappel que l’Histoire est souvent un perpétuel recommencement dont il faut savoir se prémunir. Merci donc aux auteurs de la Meute de nous avoir décillé.

Nicolas LEREGLE

Directeur de la rédaction

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